Antananarivo, 25 Avril, 8h50 – Madagascar sur la pente raide. La Grande île risque de tomber dans la liste grise du Groupe d’action financière (Gafi) le mois d’Août prochain, alerte le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI). Le pays est depuis 2018 dans la phase de surveillance accrue, le dernier palier avant d’arriver au stade de pays à risque pour le blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme. Si Madagascar ne se met pas aux normes, il risque de tomber dans cette liste.
L’entrée de Madagascar dans une telle liste s’accompagne bien évidemment de sanctions, explique le CSI. Le transfert monétaire vers l’étranger ou en provenance de l’étranger deviendra très difficile même pour les simples individus. » Si vous voulez envoyer de l’argent à vos enfants qui étudient à l’étranger cela deviendra très difficile », explique Sahondra Rabenarivo présidente du CSI.
L’accès à des financements que ce soit public ou privée deviendra aussi compliqué, note le CSI. La confiance des bailleurs en sera fortement impactée. « La récente notation délivrée par Standart and poor’s n’aura plus aucun sens si dans trois mois on tombe dans cette liste grise » poursuit encore sa présidente.
Afin de ne pas tomber dans la liste grise du Gafi, Madagascar doit se conformer au plus vite aux exigences du Gafi en termes de lutte contre le blanchiment de capitaux. A ce jour, seules quatre des 40 recommandations du Gafi sont suivies par la Grande île, précise le CSI.
Parmi les exigences du Gafi figure l’adoption en Conseil des ministres d’une stratégie nationale de lutte contre le blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme (LBC/FT). Il faut aussi amender la loi sur le LBT/FT pour se conformer aux exigences de l’organisation. Madagascar doit aussi avancer dans la mise en œuvre de sa stratégie de lutte contre la corruption, notamment la mise en place de toutes les composantes de son système anti-corruption. La mise en place de l’agence de recouvrement des avoirs illicite fait partie de ces exigences, explique toujours le CSI.
En 2018, Madagascar a déjà failli tomber dans cette liste grise, faute d’adoption de la loi relative au recouvrement des avoirs illicites. La Grande île n’y a échappé que parce que le président de la République a décidé de promulguer par voie d’ordonnance la loi sur le recouvrement des avoirs illicites. Plus de trois ans après la sortie de l’ordonnance, pourtant, l’Arai n’est toujours pas en place, la nomination de son DG tarde à sortir.