Antananarivo, 7 Août, 15h45 – Seulement 30% des fonds engagés pour les investissements dans les infrastructures publiques sont effectivement dépensés. Et ces dépenses sont souvent faites pour des projets mal sélectionnés et exécutés, expose la Banque mondiale. D’après cette institution de Bretton Woods, l’efficacité de la gestion des investissements publics, dans l’ensemble, est faible, note-t-elle dans le document sur son nouveau Cadre de partenariat (CPF) avec Madagascar pour la période 2023-2027.
La Banque mondiale rappelle avoir élargi, entre autres, son programme pour le secteur routier, notamment avec le renforcement des institutions chargées des entretiens routiers, dans le précédent CPF. Cette institution financière indique élargir son soutien au secteur des transports avec le nouveau cadre de partenariat, compte tenu de l’importance de la connectivité des transports pour maximiser l’accès aux services du capital humain.
Pour justifier cette disposition, la Banque mondiale explique que Madagascar reste très fragmentée en raison du manque de connectivité physique, malgré la présence de presque tous les modes de transport. Les routes restent la principale voie de transport, mais leur accès et leur densité sont parmi les plus faibles, expose-t-elle. « Le manque de connectivité isole les communautés rurales et limite l’accès au marché et les incitations à produire un surplus en investissant dans des technologies et des pratiques d’amélioration de la productivité », expose cette institution financière, en ajoutant que ce problème de connectivité limite également l’efficacité, la performance et la résilience des systèmes et marchés alimentaires, tout en amplifiant les risques liés à la sécurité alimentaire.
Madagascar a, selon la Banque mondiale, besoin de toute urgence d’une meilleure connectivité des infrastructures. L’objectif est d’améliorer l’accès de la population aux services publics de base et aux marchés, de stimuler la croissance économique et de créer des opportunités équitables.
Pour cette institution de Bretton Woods, les technologies numériques sont très prometteuses pour la croissance économique de Madagascar. Le niveau d’utilisation d’Internet reste cependant faible, et les appareils et services à large bande restent inabordables pour la plupart des gens.
L’accès à l’électricité est également faible et le service n’est pas fiable. Pour la Banque mondiale, « les services fournis par la Jirama sont médiocres et dépendent des combustibles fossiles, et le tarif ne couvre pas les coûts de production élevés ». Aussi, « le déficit tarifaire représente une subvention annuelle du trésor public de 71 millions de dollars », avance ce partenaire principal de Madagascar dans le domaine de l’énergie.
La Banque mondiale a approuvé un crédit de 400 millions de dollars pour le projet Connectivité numérique et énergétique pour l’inclusion à Madagascar (DECIM). Un projet qui devra contribuer à doubler l’accès à l’énergie de 33,7 % à 67 % à Madagascar et à ajouter 3,4 millions d’utilisateurs d’Internet supplémentaires pour promouvoir l’inclusion socio-économique.














