La journée risque d’être longue du côté des Organes de vérification et d’enregistrement de candidature (OVEC). Pour une raison ou une autre, beaucoup de candidats attendent le dernier jour du dépôt des dossiers auprès de l’entité chargée de recevoir les dossiers en vue de la députation du 27 mai.
« Jusqu’à 20 heures [ndlr : 11 mars], 239 dossiers de candidature ont été reçus auprès des OVEC dans tout Madagascar », indique Thierry Rakotonarivo, vice-président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), lundi soir. « Aucune candidature n’a été enregistrée dans six des 119 districts », poursuit-il, pour évoquer, entre autres, le cas de Toamasina II, de Nosy Be, de Miarinarivo ou encore d’Anosibe An’Ala. Or, il ne reste plus que moins de 24 heures avant l’expiration de l’échéance fixée par la loi, à savoir mardi 12 mars à 17h.
À cette allure, la situation des législatives de 2013 a des fortes chances de ne plus se reproduire. À l’époque, un peu plus de 2000 candidatures ont été enregistrées par les autorités. Ils étaient 38 à se présenter à la députation, rien qu’au deuxième arrondissement, à Antananarivo.
La majorité de dossiers déposés proviennent des « indépendants », du moins jusqu’à lundi soir. Pour l’heure, les listes des supposées grandes formations politiques arrivent au compte-goutte auprès de l’OVEC. «Nous avons passé un à un pour un entretien avec le président Andry Rajoelina. Ceux dont la candidature est validée, peuvent procéder aux formalités administratives», confie un candidat de la plateforme qui soutient le président de la République, dans la région de la SAVA. Les candidats du Tiako i Madagasikara ( TIM) ont passé par des primaires avant d’avoir la bénédiction de la formation politique, tandis que les dossiers passent aux cribles de ses dirigeants pour la coalition autour de l’ancien président Hery Rajaonarimampiaina.
Des cris et des grincements de dents se font pourtant entendre sur la mise à l’écart de certains prétendants, conduisant certains d’entre-eux à se présenter sous l’étiquette « indépendant ». À Ambatolampy, une source au courant du dossier affirme la réception de quatre candidatures dont deux dissidentes des partis ou coalitions de partis, IRD et TIM, et deux issues de la liste « indépendant ». La gestion des candidats « dissidents » n’est pas ainsi une mince affaire pour les formations politiques.
L’attente pourrait aussi s’expliquer par une question stratégique. Ratovo Fano Hery Rabetrano, responsable de l’OVEC de Manjakandriana, affirme que « les prétendants ont choisi le dernier jour pour déposer leur candidature». Dans ce district, seuls deux candidatures ont déposé leur dossier jusqu’à midi ce lundi 11 mars. Il s’attend à la ruée d’autres candidats mardi.
Certains candidats annoncés dénoncent une « caution dissuasive», pour évoquer les cinq millions d’ariary. « Mais ce n’est pas la vraie raison de l’hésitation des prétendants. La collecte de tous les documents exigés constitue un vrai parcours de combattants », glisse une source autorisée.