Carburants. L’on n’a cesse d’entendre depuis des lustres que le prix à la pompe du super et du gasoil, sont subventionnés pour des raisons sociales, et que la vérité des prix n’est pas appliquée. Selon les déclarations officielles, les pétroliers seraient victimes de cette stratégie car générant un manque à gagner énorme, toute comme pour l’État, ce qui a carrément le don de déplaire aux bailleurs de fonds. N’oublions pas aussi le côté politique de l’histoire, appliquer la vérité des prix pouvaient s’avérer être une mesure impopulaire surtout en période électorale, à l’approche de la présidentielle de 2018…
Le gouvernement de Ntsay Christian, doit cependant aller dans le sens de la vérité des prix, propos confirmé par le ministre de tutelle, Andriamanga Vonjy. En à croire les déclarations des dernières semaines, les prix devront dans cette démarche, préserver l’intérêt de tous, à savoir les pétroliers, l’État, la population. Mais si l’on reste juste un instant réaliste et pragmatique, le vainqueur sur le podium en haut de la première marche sera forcément l’État. Pourquoi ? Simplement parce que c’est la logique fiscale de taxation internationale qui est appliquée à Madagascar, et que pour fonctionner l’État a besoin d’argent.
En décembre 2018, pour le Super carburant à 4200 Ar, selon les chiffres de l’OMH, avec un Prix de Référence Frontière (PRF, le prix Toamasina) à 2111 Ar/litre, on ajoutait :
– Transport et stockage : 358 Ar
– Distribution : 515 Ar
– Taxes et Redevances : 1511 Ar
– moins l’ajustement prix à la pompe : -295 Ar
Donc oui l’État est le grand gagnant de la répartition. Nous ne disons pas que les droits et taxes de douanes, la taxe de l’OMH, la taxe environnementale, ou la part dédiée au FER (Fond d’entretien routier) ne sont pas justifiés, mais on a quand même du mal à croire que d’un coup de baguette magique l’État deviendrait plus « honnête socialement », ce dans la nouvelle structure à venir et sous la pression du FMI.
Bref, quoi qu’il arrive, il semblerait bien que les sociétés, la population, soient toujours pris (prix) en tenaille par les taxes à venir. En passant, pour les pétroliers qui criaient à l’aide pour appliquer la vérité des prix, justifiant leur manque à gagner, ils n’étaient pas fournisseurs de la Jirama pendant des années et années… définitivement dans le pétrole, l’utilisateur aura été pompé jusqu’à sa moelle…