Antananarivo, 31 Juillet, 6h55 – L’ Église catholique se veut ferme sur la question de l’interruption de la grossesse, que celle-ci soit thérapeutique ou pas. Monseigneur Fabien Raharilamboniaina, président de la Conférence épiscopale de Madagascar a rappelé le caractère sacré de l’enfant qui se trouve dans le ventre de sa mère et la nécessité de le protéger. »Le ventre d’une mère est la première école. Que l’on se réfère à la foi ou à la tradition, l’enfant, dans le ventre [d’une mère] est sacré. Il faut le protéger et le sauver », martèle-t-il dans son discours lors de la messe d’intronisation du nouvel archevêque d’Antananarivo et de clôture des Journées nationales des enfants à Soamandrakizay, dimanche.
Le président de la conférence épiscopale n’a pas prononcé l’expression interruption thérapeutique de la grossesse. Il n’en a pas moins rappelé que rien, même « les péchés commis par certains chrétiens catholiques dont l’Eglise s’est déjà excusée, ne justifie la légalisation du fait qu’on considère le fœtus comme un objet matériel ou comme un animal, quand bien même serait-il handicapé ». Et à ceux qui mettent en avant le droit des femmes à disposer de leur corps, il souligne que « les droit des femmes et des parents ne doivent pas aller à l’encontre des droits de l’enfant ». Il estime même que « le droit de la femme consiste à protéger l’enfant qui est dans son ventre ».
Des organisations militant pour les droits de la femme ainsi que l’ordre des médecins avaient soutenu l’introduction d’une proposition de loi sur l’interruption thérapeutique de la grossesse à l’Assemblée nationale. Sous la pression de certains députés « chrétiens », le texte n’est jamais passé à l’examen et a été rangé dans les tiroirs de Tsimbazaza. Le Conseil œcuménique des Églises chrétiennes (FFKM) s’est également déjà prononcé contre le texte, tout comme l’Eglise catholique qui a plusieurs fois rejeté la proposition dans ces messages. Le discours du président de la CEM, cette fois, est prononcé devant le président de la République, de nombreux membres du gouvernement ainsi que milliers d’enfants venus des quatre coins du pays. L’exécutif, de son côté, ne s’est pas encore prononcé sur la question.