Cela s’apparente à un verdict d’apaisement. Le tribunal correctionnel d’Antananarivo a condamné à un an d’emprisonnement avec sursis un des manifestants pro-Ravalomanana, lors du procès au palais de justice, Anosy jeudi. Six autres individus ont été relaxés au bénéfice du doute.
Ces personnes ont été inculpées d’atteinte à la sûreté de l’État et de participation à une manifestation interdite. Elles avaient été arrêtées par les forces de l’ordre sur la Place du 13 Mai le 5 janvier lors d’une tentative de rassemblement, pourtant interdit par les autorités. Il s’agissait d’une tentative visant à mettre la pression sur la Haute cour constitutionnelle (HCC) qui allait proclamer les résultats de la présidentielle quelques jours plus tard.
Maître Hanitra Razafimanantsoa, avocate et vice-présidente de l’Assemblée nationale, concède que la décision de justice est un « verdict d’apaisement ». Cela n’empêche pas pour autant l’équipe juridique du camp de l’ancien président de la République d’envisager d’interjeter appel du verdict de condamnation. Le vice-président de la Chambre basse profite de l’opportunité pour relayer l’appel lancé par le candidat Marc Ravalomanana en demandant à ce que les « poursuites liées aux opinions politiques soient solutionnées politiquement». Elle fait allusion à l’enquête concernant, entre autres, Mbola Rajaonah, Harry Laurent Rahajason, Fidèle Razara Pierre ou encore Fanirisoa Ernaivo.
Dans une allocution télévisée, Marc Ravalomanana avait félicité, le président élu Andry Rajoelina, mercredi. Dans son discours, l’ancien président avait appelé à l’apaisement. En contrepartie, il avait exhorté les autorités à mettre fin à la poursuite engagée contre ceux qui l’ont soutenu et à libérer ceux qui ont été emprisonnés. Le clan de l’ancien président Marc Ravalomanana avait contesté les résultats provisoires du deuxième tour de la présidentielle du 19 décembre, publiés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Il avait dénoncé une « fraude massive préméditée en faveur du candidat numéro 13 [Andry Rajoelina] » selon Tsehenoarisoa Rabenja, directeur de campagne du candidat, faisant monter d’un cran la tension politique.
Le projet d’organiser les meetings « pour montrer les réalités et la vérité » sur le parvis de l’Hôtel de Ville, visait à matérialiser cette contestation avant la proclamation des résultats officiels par la juridiction constitutionnelle. Mais l’initiative s’est heurtée à l’intransigeance des autorités, usant de la force pour étouffer dans l’œuf toute velléité contestataire.