La tendance d’un duel entre la plateforme présidentielle Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina (IRD) et le parti Tiako i Madagasikara (TIM) se profile à l’horizon pour la course à la Mairie d’Antananarivo. La bataille sera arbitrée par trois candidats outsiders « indépendants » pour les municipales du 27 Novembre.
Une dernière journée avec des surprises. Le combat entre l’IRD et le TIM est bien lancé à l’image du scénario du dépôt de candidature pour les municipales à Antananarivo-Renivohitra, clôturé le 12 septembre. Les deux camps ont donné l’impression de vouloir s’épier et d’attendre le dernier moment pour dévoiler leur candidat, et leur batterie.
La plateforme présidentielle lance Naina Andriantsitohaina, ministre des Affaires étrangères, issu d’une grande famille d’Antananarivo, industriel et entrepreneur reconnu dans le monde des affaires. D’emblée, le compagnon de route du chef de l’État, lorsqu’il était candidat à la magistrature suprême, plante le décor en s’attaquant au bilan de Lalao Ravalomanana, maire sortante et épouse de l’ancien chef de l’État, lors de son premier discours en tant que candidat.
Fidèle à son habitude, Marc Ravalomanana tente également une pirouette. Laissant entendre l’éventualité de sa candidature, puis faisant monter l’enchère avec les appels de ses alliés allant dans ce sens, l’ancien chef de l’État choisit de présenter Tahiry Ny Rina Randriamasinoro, secrétaire général de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA). « Il [Marc Ravalomanana] a une vision à plus long terme pour le pays et ne s’intéresse pas à la course aux sièges », explique le sénateur Olga Ramalason, secrétaire générale du Tim pour justifier la « décision personnelle » de son patron. À priori, ce dernier penche plutôt le poste du chef de l’opposition.
Trois autres candidats complètent la liste des prétendants à la Mairie d’Antananarivo-Renivohitra. Il s’agit de Faniry Alban Rakotoarisoa, alias Babà, du parti Antoko politika madio (APM), de deux « indépendants », Eliace Ralaiarimanana et Feno Harison Andrianjoelina, l’ancien représentant du candidat Andry Rajoelina à la présidentielle auprès de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Le nombre de candidats à la Mairie d’Antananarivo-Renivohitra connaît ainsi une baisse par rapport aux dernières municipales de 2015. Il passe de neuf à cinq « seulement ». Aucune femme ne brigue le poste du maire alors que, lors du dernier scrutin, elles étaient cinq à se lancer dans la course.
À entendre Lalatiana Ravalolomanana, candidate pour rempiler en tant que conseillère municipale dans la capitale, cette baisse a une explication précise. « La ville d’Antananarivo reste encore la scène de combat entre Rajoelina et Ravalomanana, il vaut mieux ne pas se présenter à la Mairie », analyse la fondatrice du parti Manda ho an’ny firaisam-pirenena. Les états-majors politiques connaissent pourtant les enjeux autour de la Mairie d’Antananarivo-Renivohitra sur l’échiquier politique. L’histoire récente montre que la ville la plus peuplée de la Grande île avait servi à des hommes politiques un tremplin pour accéder à la magistrature suprême.
Dans une certaine mesure, les municipales devraient boucler la boucle, du moins d’une manière momentanée, de la bataille politique entre des rivaux politiques que sont le président Andry Rajoelina et l’ancien président Marc Ravalomanana. Le règlement des différends politiques de 2009 entre les deux personnalités, avec leurs partisans respectifs derrière eux, avait commencé par les élections communales de 2015. Le temps fort avait tourné autour de la présidentielle de 2018 et des législatives de 2019 avec un bilan à l’avantage de l’IRD. Le scrutin du 27 Novembre devrait clore provisoirement cette rivalité.