Antananarivo, 19 Octobre, 18h30 -Nouvel ajustement. La Banky foiben’i Madagasikara (BFM) a décidé de relever le taux des facilités de dépôt à 8,10% et le taux de prêt marginal à 10,10%. L’autorité monétaire décide néanmoins de maintenir le coefficient des réserves obligatoires à 13%. Une décision nécessaire pour contenir l’inflation, à en croire la BFM qui soutient dans sa note de conjoncture que « sans ajustement du niveau des instruments de politique monétaire, les pressions inflationnistes risquent de s’accentuer ».
La BFM explique que le contexte géopolitique mondial s’est traduit par la montée du cours du dollar et la volatilité des prix des matières premières et énergétiques. « L’interaction entre les différentes variables macroéconomiques plaide pour un relèvement des taux d’intérêt visant à ramener l’inflation à un niveau soutenable à moyen terme », a-t-elle avancé.
Cette décision viserait avant tout à ponctionner les liquidités qui circulent, avance un économiste local. Le rehaussement du taux des facilités de dépôt vise à encourager les banques commerciales à placer leurs excédents de liquidités au niveau de la Banque centrale, a-t-il exposé. Les ajustements entrepris devraient les inciter à déposer ces liquidités auprès de la BFM puisque la rémunération de ce placement n’a cessé d’augmenter ces derniers temps. Elle était de 3,8% au mois de Novembre 2021, de 6,90% au mois d’Aout 2022 et la voilà donc relevée à 8,10%. C’est donc profitable pour les banques commerciales d‘effectuer des placements auprès de la BFM.
Inversement, le taux des facilités de prêt marginal, c’est-à-dire le taux que les banques commerciales doivent payer si elles empruntent auprès de la Banque centrale pour une durée de 24 heures généralement, a également été revu à la hausse. Ce taux passe de 7,2% en Novembre 2021, à 8,9% en Aout de cette année et à 10,10% en Octobre. « Cet ajustement devrait dissuader les banques commerciales à emprunter de l’argent auprès de l’autorité monétaire, auquel elles recourent d’habitude en cas de besoin de refinancement. Puisqu’en plus de payer ce qu’elles ont emprunté, elles doivent verser donc 10,10% supplémentaires », explique l’économiste. Ce qui devra également contraindre les banques commerciales à mieux gérer l’argent dont elles disposent, et de préférence à n’accorder des prêts aux particuliers que pour les activités productives, a-t-il ajouté.
Les banques commerciales doivent d’ailleurs conserver une part de leurs liquidités dans leurs comptes courants au niveau de la BFM. Ce coefficient des réserves obligatoires est maintenu à 13%.














