Antananarivo, 9 Février, 9h15 – Tiana Rasamimanana plaide pour des dispositions permettant aux branches de production nationale (BPN) d’être protégées de la concurrence extérieure. Ce président du Syndicat des industries de Madagascar (SIM) avait souligné la nécessité de mesures protectionnistes en faveur des industriels locaux, face à l’envahissement du marché domestique par des produits importés. Ces mesures devront permettre à ces BPN de se développer davantage, a-t-il exposé, en marge du lancement du Portail économique et social de Madagascar, mardi.
Pour l’heure, plusieurs facteurs font que les industriels locaux ne sont pas “très compétitifs” par rapport aux produits importés qui entrent à Madagascar, soutient le président du SIM. Il parle entre autres du coût de l’énergie, amplifié par les charges supplémentaires en carburant pour les industriels avec le délestage d’électricité. Mais il évoque également le problème de transport des produits avec la dégradation des routes.
Des mesures de sauvegarde ont déjà été appliquées en faveur de quelques branches de production locale, comme l’imposition de droit additionnel pour les produits importés en concurrence avec ce qu’elles produisent localement. “Cette disposition avait permis de limiter les importations qui envahissent le marché national que nous sommes en mesure de satisfaire avec ce que nous produisons localement”, explique Tiana Rasamimanana du SIM. Il indique que d’autres BPN demandent également l’application d’une telle mesure.
Madagascar figure parmi les pays enregistrant le plus grand nombre de BPN qui se sont plaintes de l’accroissement massif des importations ces derniers temps. Selon le Rapport annuel 2024 de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), 12 nouvelles enquêtes de sauvegarde avaient été ouvertes en 2023 par cinq de ces membres, dont cinq enquêtes pour l’Indonésie, quatre pour Madagascar, une chacune pour l’Inde, les Philippines et la Turquie.
Durant cette année, des mesures avaient été imposées, dont trois par Madagascar, deux pour l’Inde et une pour la Tunisie. L’OMC rappelle que ses membres peuvent en effet prendre une mesure de “sauvegarde”, c’est-à-dire limiter temporairement les importations d’un produit, s’il est constaté que l’accroissement des importations du produit cause ou menace de leur causer un dommage grave.
Les industriels locaux assurent par ailleurs être en mesure de couvrir les besoins du pays. Le président du SIM estime que “nous avons largement la capacité de couvrir ces besoins, si nous ne prenons que l’exemple des savons ou encore de la farine”. D’ailleurs, “nous avons des produits de très bonne qualité. Les machines de production exploitées au pays n’ont rien à envier à celles utilisées dans les pays développés”, martèle-t-il.
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