Travaillant pour les autres, dans le but de défendre et de promouvoir les droits fondamentaux de la personne humaine, les Organisations non gouvernementales n’exercent pourtant pas toujours gratuitement. La loi les autorise même à rémunérer leurs services. Le 27 février, journée mondiale des ONG, leur est consacré.
Les actions humanitaires peuvent aussi s’exercer de manière professionnelle et de façon permanente. Elles font même gagner de l’argent à ceux qui travaillent dans le secteur, même si leur objectif est souvent d’ordre caritatif, et certainement pas pour faire du bénéfice. Les Organisations non gouvernementales, par exemple, sont « à but non lucratif » mais leurs activités s’exercent « de façon professionnelle et permanente sous forme de prestations de service », précise la loi portant régime général des ONG.
Les « fruits des activités », c’est-à-dire le coût de ses prestations réalisées, font partie des sources de revenus admis et reconnus par la loi pour les ONG, en plus des aides financières, en provenance d’autres organismes, des dons, legs et des cotisations des membres.
La loi les autorise également à ce qu’elles travaillent comme des entreprises sociales. Lorsque les activités sont lucratives et font gagner de l’argent, elles doivent payer des taxes professionnelles. Elles ne doivent juste pas partager le bénéfice entre les membres, même si elles peuvent salarier des employés et payer des indemnités à ceux qui les dirigent.
L’ONG étant un prestataire de services, ceux qui travaillent pour elle sont souvent des salariés, ou peuvent gagner des indemnités et des honoraires à chaque activité. Contrairement aux associations où les activités, basées sur le volontariat, sont censées être « bénévoles », les ONG exercent des activités rémunérées pour pouvoir, entre autres, payer les professionnels qui travaillent pour elles. « Nous sommes tenus par des contrats », explique le responsable d’une ONG qui œuvre dans le domaine de l’éducation. Dans cette organisation, la dizaine de responsables est liée soit par des Contrats à durée indéterminée, soit par des Contrats à durée déterminée, soit par des contrats temporaires qui donnent lieu à des honoraires ou des indemnités à chaque prestation.
Dans une autre organisation qui œuvre dans l’insertion sociale, des familles sans abris et dans la lutte contre la pauvreté, les assistantes sociales disent percevoir « des aides régulières mensuelles ». « Nous ne sommes liés par aucun contrat », confie l’une d’entre elles.
Prestataire de service
Les ONG sont par ailleurs structurées comme des entreprises, et doivent être gérées de façon professionnelle, aussi bien sur le plan financier que sur le plan des ressources humaines, même si la logique du profit est réfutée. Selon la loi portant régime particulier des ONG, une entité de ce type, doit être dotée d’un organe de décision et de délibération qui est l’assemblée générale des membres, d’un conseil d’administration qui assure l’orientation et le suivi des activités, ainsi que d’une direction qui en constitue l’organe exécutif, puis d’un commissaire aux comptes qui contrôle les finances de l’organisation.
À Madagascar, l’on compte plus de deux cent ONG qui œuvrent dans divers domaines dits « à vocation humanitaire ». Ces activités peuvent avoir un caractère caritatif, socio-économique, socio-éducatif et culturel. Les actions entreprises sont encouragées pour suppléer l’État défaillant dans ces engagements. Les ONG deviennent même les prestataires de service des partenaires techniques et financiers dans les activités que ceux-ci mènent à Madagascar. À une époque, elles étaient souvent favorisées par rapport aux services de l’administration, ce dans l’exécution de certains programmes de développement.
La directrice d’une ONG, qui œuvre dans le droit des enfants, assure que son organisation n’est nullement un prestataire de service des bailleurs de fonds. « Les partenaires financiers nous appuient dans la réalisation de nos projets », argumente-t-elle, martelant que « les projets et les idées nous appartiennent, eux sont là pour nous soutenir ». Et si ceux qui paient imposent parfois leur veto sur les objectifs et un certain mode de gestion des fonds, la directrice assure ne sentir aucune pression. « Quand on est convaincu par une cause, ce sont les résultats qui comptent », conclut-elle.