Antananarivo, 26 Avril, 17h50 – La hausse des salaires des travailleurs du secteur privé sera-t-elle plus importante que ce qui a été validé par le Conseil national du travail (CNT) en début Avril ou sera-t-elle moins importante ? Les partenaires sociaux ne cachent pas leurs inquiétudes après l’annonce par le chef de l’Etat d’une prochaine rencontre avec les groupements patronaux pour parler de la hausse des salaires. « C’est le dialogue social qui est remis en cause si l’accord entre les partenaires sociaux est remis en cause », s’inquiète Herilanto Rakotoarisoa, président du Groupement des entreprises franches et partenaires (GEFP).
Pour le patron du GEFP, il est acquis pour le secteur privé que la hausse de la valeur du point d’indice qui entraînera une hausse des salaires est de 9,9%. « Cela a été validé par le Conseil national du travail », martèle-t-il. « Il ne reste plus que le décret d’application », poursuit-il encore. « Certaines entreprises ont déjà inclus la hausse dans la paie du mois d’Avril », souligne-t-il encore, rappelant l’entente des partenaires sociaux sur l’application de la nouvelle grille dès le mois d’Avril. « Un nouveau taux chamboulera tout », craint-il.
Herilanto Rakotoarisoa appréhende surtout les mesures qui seront prises après la rencontre avec le président de la République. Il redoute des décisions qui « mettraient en difficulté les entreprises qui ont déjà souffert des trois années de crise ». Il souhaite enfin que le chef de l’Etat invite aussi les syndicats à la rencontre.
Du côté des syndicats, même si une éventuelle hausse plus importante que ce qui a été convenu par les partenaires sociaux serait la bienvenue, des mesures d’accompagnement pour accroître la productivité des entreprises sont espérées. L’objectif est que les entreprises puissent payer le salaire des employés, explique Barson Rakotomanga, président du mouvement Syndicat et vie de société (SVS). Il estime que des conflits sociaux, entre employeurs et travailleurs pourraient survenir si les entreprises se retrouvent dans l’incapacité de payer leurs salariés.
Lundi en point de presse, le chef de l’Etat a annoncé son intention de convoquer les groupements patronaux pour évoquer la hausse des salaires. Il avait indiqué ne pouvoir annoncer le taux de la hausse pour la fonction publique qu’après avoir consulté le secteur privé. Les discussions entre les partenaires sociaux ont abouti début Avril à une décision d’augmenter à 9,9% la valeur du point d’indice. Il était alors convenu que le salaire minimum d’embauche pour la catégorie professionnelle la plus basse serait de 217.000 ariary pour le secteur non agricole, de 220.000 ariary pour le secteur agricole.