La page des «Faits Divers» devrait être à l’ordre du jour des députés et sénateurs. Maintenant que les parlementaires ont décidé d’actionner les dispositions constitutionnelles de la démarche législative, ils seront sans doute plus déterminés à proposer des lois de salut public.
Inventorier les lois en vigueur plutôt que claironner le nombre de nouvelles lois adoptées en des sessions bâclées. Évaluer l’adéquation du Code Civil malgache avec son siècle. Interroger la pertinence du dispositif pénal. Démarche entre archéologie des textes, spéléologie dans les archives et anthropologie enfin sur le contenu. Un vrai travail parlementaire, en somme.
À la page des «Faits Divers», c’est un long feuilleton de barbarie sans nom : kidnapping en série, série de viols, trafics d’organes : des enfants albinos sont enlevés pour leur énucléer les yeux. Sous la pression des bailleurs de fonds droits-de-l’hommistes, la précédente législature avait abrogé la peine de mort. Une belle connerie !
Les auteurs de ces actes barbares n’ont plus aucune place dans la société. Ni repentance à admettre, ni réinsertion à envisager. Mettre de tels monstres en prison, c’est courir un triple risque : une évasion toujours possible dans un système corrompu, l’empirement de leur monstruosité, la contamination des co-détenus. La prison, dont le concept même est à questionner, est une fabrique à monstres définitivement asociaux.
Au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, l’Humanité a eu un éclair de lucidité : il n’était absolument pas envisageable de laisser en vie les commanditaires, les concepteurs et les bourreaux du génocide de six millions de Juifs. Pour un Adolf Hitler, un Adolf Eichmann, un Joseph Mengele : ni droit à la repentance, ni droit au pardon, ni droit à la réinsertion.