Ce petit trou de la JIRAMA à Ankadilalana-Mahamasina est une belle illustration de la malédiction de Sisyphe (cf. Chronique VANF, Les douze travaux publics, L’Express de Madagascar 30.07.2019).
En l’espace de deux mois, cela va faire trois fois que la JIRAMA creuse et colmate, un peu au-dessus de l’École Normale, anciennement Le Myre de Vilers. En cause : une conduite d’eau probablement défectueuse par l’usure du temps. Le geyser caractéristique avait dû signaler le péril au voisinage qui se serait empressé (ce n’est pas toujours le cas, surtout si le Fokontany est amorphe) d’en référer à la compagnie nationale d’électricité et d’eau.
Sauf que la JIRAMA sait déterrer et rafistoler des conduites d’eau, mais que ses agents ne sont pas formés aux travaux publics. Défoncer la chaussée à la pioche, ce n’est rien. Le plus important, et surtout du point de vue des usagers de cette rue très fréquentée, c’est la remise en son état normal initial du revêtement.
Récapitulons. Une fuite souterraine se signale en surface par un début de nappe. La JIRAMA, qui dispose encore des anciens plans de raccordement, ferme le robinet en amont (Ankadilalana-Tsimbazaza) et entame ses travaux en aval (Ankadilalana-Mahamasina). Après 36 heures de coupure d’eau dans le quartier, la JIRAMA colmate le trou sans le savoir-faire d’une société dont c’est le métier de construire des routes. Les tuyauteries souterraines vont bientôt, et inexorablement, subir la pression du poids des milliers de voitures qui empruntent quotidiennement cet axe. Pression, affaissement, rupture, fuite.
On ne demande pas à COLAS de réparer une fuite d’eau. On n’exige pas de la JIRAMA de remettre en état, ni dans les règles d’un art qu’elle ne maîtrise pas, une chaussée. La malédiction de Sisyphe d’avoir à revenir indéfiniment sur le même chantier ne sera conjurée que par l’association des deux savoir-faire dans leur domaine respectif spécialisé.