Cela s’appelle un «papier de suivi». Incontournable surtout après avoir parlé du 700ème but de Cristiano Ronaldo et que se déroule, dès le lendemain, la remise du sixième «Soulier d’Or» de Lionel Messi.
Dans ce chassé-croisé entre les deux footballeurs les plus superlatifs de leur génération, des mots choisis pour l’un seront étendus à l’autre pour ne pas briser l’ex-aequo presque parfait : cinq «Ballon d’Or» chacun (Messi : 2015, 2012, 2011, 2010, 2009 ; Ronaldo : 2017, 2016, 2014, 2013, 2008) ; six «Soulier d’Or» à Lionel Messi, dont trois consécutifs : 2010 (34 buts), 2012 (50 buts), 2013 (46 buts), 2017 (37 buts), 2018 (34 buts), 2019 (36 buts) ; quatre «Soulier d’Or» à Cristiano Ronaldo : 2008 (31 buts), 2011 (40 buts), 2014 (31 buts), 2015 (48 buts).
Si Cristiano Ronaldo, qui a joué (et gagné) dans trois des cinq championnats européens majeurs (Angleterre, Espagne, Italie), lui a reproché de ne pas avoir osé prendre les mêmes risques, Lionel Messi a répondu qu’il ne voit pas la nécessité de quitter le meilleur club du monde. «La Pulga» est en effet resté fidèle à un seul et unique maillot : celui du FC Barcelone, ce depuis le centre de formation. Mais, à l’instar de son illustre rival, il aura également régulièrement affronté les meilleurs défenseurs et les plus grands gardiens du monde en Ligue des Champions qu’il aura remportée à quatre reprises (5 victoires à Ronaldo) et dont il est quintuple meilleur buteur (Ronaldo septuple meilleur goleador).
Parce que, définitivement, le baromètre le plus sérieux des meilleurs joueurs du monde est la Ligue des Champions de l’UEFA. On ne peut pas comparer ces deux joueurs, et leurs performances stratosphériques en milieu de compétition exacerbée, avec d’autres évoluant dans des pays et dans des clubs qui n’offrent pas le sérieux des compétitions de l’UEFA. L’appartenance au cercle très fermé des Real Madrid, FC Barcelone, Juventus Turin, Manchester United, Bayern de Munich, Milan, récompense le plus grand professionnalisme : dans l’organisation du club, dans l’organisation des compétitions, dans le recrutement des effectifs, dans le respect de l’histoire du club, dans la culture d’une notoriété planétaire avec des clubs de fans dans le monde entier.
Messi 32 ans, Ronaldo 35 ans : la carrière des deux stars, qui ont longtemps duopolisé toutes les distinctions individuelles, ne durera pas indéfiniment. Malgré les annonces spectaculaires de nouvelles éclosions, chaque fois mortes-nées, on ne voit toujours pas qui comblera le double vide à leur départ.
Un autre «géant», le Suédois Zlatan Ibrahimovic, au talent indéniable mais pas toujours aussi décisif malgré quelques buts d’anthologie, s’est consolé en décrétant qu’il y a deux types de joueurs : ceux qui ont un palmarès, et ceux qui ont marqué l’histoire. Malheureusement pour «Ibra», Messi et Ronaldo ont à la fois étoffé leur palmarès et marqué l’histoire. Le plus extraordinaire, c’est que, à l’instar de Roger Federer (38 ans, 20 Grands Chelems) et Rafael Nadal (33 ans, 19 Grands Chelems) au tennis, Messi et Ronaldo appartiennent à la même génération. Saine émulation : Excellence, Respect, même si pas toujours Amitié.