L’initiative d’interdire toute exploitation, coupe et l’exportation de bois précieux est une étape plus que louable dans la lutte contre la déforestation et les trafics en tout genre. En outre l’arrestation musclée d’une personne recherchée dans le trafic de bois de rose a fait grand bruit cette semaine, un signal fort donc qui devrait permettre de donner la crédibilité nécessaire au Gouvernement.
Mais cette démarche, n’est pour le moment qu’une gouttedans l’océan. En zone rurale, loin des salons feutrés des trafiquants exportateurs de bois précieux et des médias, quand Rakoto ou Rabe a faim, et bien il a faim… Donc textes de lois, parcs nationaux, sont le cadet de ses soucis, s’il doit produire du charbon pour se nourrir lui et les siens, et bien il coupera ce qu’il trouvera sur son chemin, y compris palissandre, bois d’ébène, ou bois de rose. Cela ne l’excuse définitivement en rien, mais si les besoins primaires ne sont pas assouvis, n’allez pas lui jeter la première pierre. On peut cependant au moins reconnaître à Rakoto ou Rabe, qu’il n’en tire pas grand bénéfice, car l’exportation n’est clairement pas dans son plan…
En outre, on n’aura cesse de le répéter, la pression du bois énergie est telle (+90% de la consommation), que sans alternative durable et socialement acceptée par le pouvoir d’achat des ménages, la destruction des forêts continuera… Donc un grand bravo pour l’arrêt de l’exportation, une décision rapide démontrant la volonté de la prise en main du problème à bras-le-corps, mais par exemple nous conseillerons de pousser parallèlement le développement rapide de l’agriculture et de l’élevage, car « Ventre affamé n’a point d’oreilles » …
En attendant, le charbon bois précieux devrait toujours se trouver sur certains étals…