Antananarivo, 14 Octobre, 9h40 – Avec un score de 31 sur 100, Madagascar se place 27ème sur 28 pays évalués dans l’Absa Africa financial markets index (AFMI) 2023. Il s’agit d’une régression puisque la Grande île se positionnait 25ème sur 28 sur cet Indice des marchés financiers en Afrique avec un score de 32 sur 100 en 2022, l’année de sa première évaluation. L’Official monetary and financial istitutions forum (OMFIF), le groupe de réflexion indépendant sur la politique économique des banques centrales et l’investissement public qui publie ce rapport annuel, indique avoir ajusté les scores dans l’AFMI 2022 « pour permettre des comparaisons plus précises d’une année sur l’autre ».
Pour établir cet Indice, l’OMFIF confie avoir mené des recherches quantitatives approfondies et des analyses de données avec des enquêtes auprès de plus de 50 organisations à travers l’Afrique, y compris les banques centrales, les régulateurs des bourses de valeurs et les acteurs du marché. Plus de 40 indicateurs autour de six piliers avaient été pris en compte. Ces six piliers sont la profondeur du marché, l’accès aux devises étrangères, la transparence du marché, l’environnement fiscal et réglementaire, la capacité des investisseurs locaux, l’environnement macroéconomique et transparence, et les normes juridiques et d’applicabilité.
Si dans l’AFMI 2022, le marché financier de Madagascar avait été jugé « peu profond mais avec des normes économiques qui s’améliorent » par l’OMFIF, ce groupe de réflexion a surtout rapporté dans l’AFMI 2023 « une baisse de la couverture des réserves de change ».
Le score de la Grande île dans le pilier « accès aux devises étrangères » a chuté de 72 sur 100 à 58 sur 100. Ce pilier concerne l’ouverture des marchés aux investissements étrangers. Il examine la sévérité des contrôles de capitaux, la liquidité interbancaire des devises et les normes de déclaration des données relatives aux taux de change. Il évalue également la capacité des banques centrales à gérer la volatilité des flux de capitaux étrangers en examinant l’adéquation des réserves de change.
Madagascar a obtenu le même score que l’année dernière de 16 sur 100 concernant la « profondeur du marché ». Ce pilier évalue la taille et la liquidité des marchés de capitaux nationaux, ainsi que la diversité des catégories d’actifs cotés et l’existence de caractéristiques standards qui renforcent la profondeur du marché.
Le pays a cependant vu son score sur la « transparence du marché, de l’environnement fiscal et réglementaire », baisser de 33 à 32 sur 100. Ce troisième pilier examine la transparence des marchés financiers ainsi que l’environnement fiscal et réglementaire. Les indicateurs environnementaux, sociaux et de gouvernance sont également pris en compte pour évaluer le développement durable des marchés.
Madagascar garde le même score de 10 sur 100 dans la « capacité des investisseurs locaux ». Ce quatrième pilier évalue le potentiel des investisseurs institutionnels à stimuler la croissance des marchés de capitaux sur la base de la taille des marchés des fonds de pension, à la fois par habitant et par rapport aux titres locaux cotés en bourse. Les stratégies d’inclusion financière sont également examinées.
Pareil pour le score attribué au pays pour les normes juridiques et leur applicabilité qui reste à 10 sur 100 dans l’AFMI 2023. Ce pilier prend en compte l’alignement des pays sur les normes juridiques et contractuelles internationales en vigueur sur les marchés financiers, évalué par l’adoption d’accords-cadres standard et l’applicabilité de la compensation avec déchéance du terme et des dispositions en matière de garanties.
Le meilleur score obtenu par la Grande île est de 63 sur 100, et il concerne « l’environnement macroéconomique et de la transparence ». Ce pilier examine les environnements macroéconomiques sous-jacents des pays et la transparence des données économiques, qui sous-tendent le développement de leurs marchés financiers.
Selon l’OMFIF, l’AMFI est devenu une référence pour la communauté des investisseurs afin d’évaluer l’infrastructure du marché financier des pays africains. Il est, selon ce groupe de réflexion indépendant sur la politique économique des banques centrales et l’investissement public, utilisé par les décideurs politiques pour tirer des leçons des développements à travers le continent.
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