Antananarivo, 10 Avril, 11h40 – « Ce serait mentir que de dire qu’il n’y a pas de changement chez nous. Sauf que sur bien des aspects, nous ne pouvons pas cacher que le pays recule ». Le cardinal Désiré Tsarahazana, chef de l’Eglise catholique de Madagascar ne mâche pas ses mots pour dénoncer les difficultés que le pays traverse 63 ans après son indépendance. « On serait tenté de céder au désespoir quand on regarde ce qui se passe et les réalités », annonce-t-il dans son message à l’occasion des fêtes de Pâques. « On en arrive à se demander si la Grande île finira bien par se se développer un jour », ajoute-t-il.
L’archevêque de Toamasina reconnaît que des choses aient été réalisées. Il met notamment en avant le développement des télécommunications, la construction des infrastructures de santé et d’éducation ainsi que les aides sociales offertes aux personnes démunies, notamment durant la période de l’épidémie de Covid-19 ou encore en période de catastrophe naturelle. Ces réalisations ne cachent pourtant pas la disparition des signes de développement dans les zones les plus reculées, comme les chemins de fer, les aérodromes ou même les routes, assène-t-il. Il ne veut pas pour autant transmettre un message de désespoir mais assure que « le bien triomphe toujours du mal ».
Dans son allocution, le cardinal Tsarahazana en appelle ainsi à un changement de mentalité et à la priorisation du développement de chaque localité pour permettre que le pays emprunte la voie du développement. « Nous ne pouvons avancer que si nous changeons notre mentalité désinvolte, insouciant du bien commun et hypocrite », souligne-t-il. Il en appelle également aux prétendants à la magistrature suprême à ne pas corrompre les électeurs et à ne pas acheter leurs voix avec des cadeaux superficiels. Il les invite à se préoccuper du développement du pays et à ne pas se focaliser sur leurs propres intérêts.
Photo : Radio Television Masova.














