Vers la fin de la prise d’otage des poubelles à Antananarivo ? Hasard du calendrier, ou non, ce jour [ndlr : 14 décembre], le président de la République, Andry Rajoelina, a remis 20 camions poubelle et 100 bennes à le SAMVA (Service autonome de l’assainissement de la ville d’Antananarivo), ce à l’approche de l’officialisation des résultats des élections à la mairie de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA). Le SAMVA toujours, selon les déclarations faites hier [ndlr : 13 décembre] par la Cour des comptes, hasard du calendrier, ou non, a toujours été considéré comme un instrument politique par les dirigeants qui se sont succédés. Un constat qui nous ramène donc quelques années plus tôt…
Historiquement le SAMVA était rattaché à la CUA, mais c’était sans compter la politique politicienne. Il s’avère qu’après l’accès à la CUA de Andry Rajoelina, élu démocratiquement en tant que premier magistrat de la ville des Mille face à un candidat TIM, le pouvoir en place, dirigé à cette époque par Marc Ravalomanana, change son fonctionnement en rattachant l’organisme sous la tutelle technique du ministère de l’Eau (décret ministériel 2008/599). C’était le début de la prise d’otage des poubelles, un enjeu politique et de popularité, mais également une arme, surtout quand le quidam d’Antananarivo n’avait aucune idée de la complexité des rouages de ce nouveau fonctionnement. Le SAMVA se retrouvait donc sous tutelle technique du ministère de l’Eau, mais était également sous l’autorité de la CUA. Facile donc de ne pointer du doigt que la mairie, quand les immondices innondaient nos rues…
Paradoxalement, durant la Transition, Andry Rajoelina ne changera nullement ces règles, pourtant initialement mises en place pour le pénaliser (comme d’autres d’ailleurs). Aucun changement également, avec l’accession au pouvoir de Hery Rajaonarimampianina. Andry Rajoelina, cette fois-ci président de la République depuis le 18 janvier 2019, détenant donc la magistrature suprême de la Grande île depuis 11 mois, ne s’est pas inquiété du statut bicéphale du SAMVA, face à Lalao Ravalomanana, locatrice sortante de l’Hôtel de Ville. Tout semble donc confirmer les déclarations de la Cour des comptes, mettant en exergue la politisation de la gestion des ordures de la capitale, ce au travers du SAMVA.
Pour terminer, hasard du calendrier, ou non, encore une fois, le ministre de l’énergie, de l’eau et des hydrocarbures par intérim, d’annoncer ce jour, que le SAMVA devrait retourner exclusivement sous la gestion de la CUA « après la mise en place du nouveau maire ». Bref, merci à la Cour des comptes du courage de sa déclaration, mais définitivement ce jeu politique, ou seuls les rats et les alika gasy on crié « SAMVA ! SAMVA ! », pour nous, habitants de la capitale « SAMVA PAS ! ».