Le commerce en ligne reste encore embryonnaire mais il présente un potentiel pour la Grande île.
Madagascar a encore du pain sur la planche pour développer pleinement le commerce en ligne. Mais une partie de la route a pourtant été faite.
« Il y a un grand travail à faire, sur la formation des jeunes qui veulent intégrer le secteur, sur la maîtrise de la technologie, la maîtrise du paiement à distance dématérialisé », a constaté Gil Razafintsalama, expert de de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) lors du Forum économique des îles de l’océan Indien à Andohatapenaka, hier.
Gil Razafintsalama, brosse le tableau de l’e-commerce ou commercialisation en ligne des produits par le biais de la nouvelle technologie. La vente et la transaction en ligne rencontre encore des difficultés dans le domaine des infrastructures, du texte, du manques de formation des acteurs actifs ou encore de la non sécurisation du paiement.
Le secteur souffre de difficultés, du point de vue confiance. L’informel, qui prédomine sur le marché, est encore de mise. Les vendeurs qui ne sont pas enregistrés au niveau de l’administration fiscale. « La livraison et le paiement se font sans facture » affirme l’ancien président du Groupement des opérateurs des technologies de l’information et de la communication (GOTICOM).
« On maîtrise la création du site e-commerce mais dans la pratique la finition n’est pas bonne »
La compétence et le savoir-faire reste également à améliorer. « On maîtrise la création du site e-commerce mais dans la pratique la finition n’est pas bonne », selon Simon Lee, spécialiste de l’e-commerce et gérant de sociétés. «Peu sont capables de faire le référencement lisible sur internet », renchérit Gil Razafintsalama. Le potentiel est pourtant là. «Le e-commerce est indéniablement présent à Madagascar », soutient Simon Lee, comme on peut le constater sur les réseaux sociaux tels que Facebook, où les consommateurs achètent des aliments ou des vêtements, décrit-il.
Pour Gil Razafintsalama, le problème de textes et de compétence sont solvables. « On a bien avancé », affirme ce spécialiste. Mais le vrai problème à surmonter est le paiement. Les opérateurs mobiles offrent une alternative mais cela reste au niveau local. « Le mobile money est lancé depuis 2010 » rappelle Andry Randriamanamihaja, startupper.
Mais le paiement par virement ou carte bancaire n’est pas familier pour les consommateurs à Madagascar. « Le paiement électronique est le plus sécurisé (…) On peut avoir une facture après avoir payé », argue pourtant Andry Randriamanamihaja.
Dans l’état actuel de la situation, les transactions internationales par le biais de l’e-commerce risquent encore de souffrir pour longtemps malgré les avantages qu’il procure. « Il offre une possibilité de vendre à l’extérieur et de se faire connaître à l’extérieur (…) L’externalisation et le tourisme peuvent gagner à rapatrier des capitaux à Madagascar », selon Gil Razafintsalama.
Dans le secteur du tourisme, le commerce en ligne pourrait contribuer au développement du tourisme « pour aider notre pays à se faire connaître à travers les échanges » selon une responsable auprès de l’Office Nationale du Tourisme à Madagascar (ONTM).