La violence du choc entre un scooter et une voiture à 50 kmh montrée à des ados : opération de sensibilisation plus que nécessaire, alors que les parkings des collèges se remplissent dangereusement de ces engins ou que le génie précoce débarque à l’Université des scootéristes pas toujours en âge d’avoir passé l’examen du Code de la route avant de subir les épreuves du baccalauréat.
Comprenant une formation théorique obligatoire et préalable à la formation pratique, le «brevet de sécurité routière», correspondant à la «catégorie AM du permis de conduire», autorise à conduire un scooter de 50cm3 qui ne doit pas dépasser 45 kmh.
Non, ce n’est pas sur la route digue d’Ampitatafika-Fenoarivo, ni sur la longue ligne droite de Faravohitra-Lazaina. Mais, il faudra bien y venir. Un scooter n’est pas un jouet. La réglementation malgache doit évoluer aussi vite que les scooters filent à toute vitesse. Rodéo au retour d’un week-end. Mais, dépassement imprudent, queue-de-poisson stupide ou circulation en sens interdit au quotidien.
On connaît les opérations «Pâques sans accident». Elles seraient plus immédiatement utiles si les gendarmes, au lieu d’attendre au tournant, arraisonnaient tout ce beau-monde vers un terrain dégagé pour une formation accélérée : au Code de la route et à la sensibilisation aux risques. Risques pour eux-mêmes. Mais, il ne faut pas non plus ignorer les risques qu’ils font courir aux autres usagers de la route.
Comme d’être déféré au Parquet pour un «homicide involontaire», tel que le qualifie encore une législation désuète. Si l’automobiliste n’a ni refusé la priorité, ni conduit en état second, ni commis aucune faute : pourquoi serait-il déféré au parquet pour le suicide par imprudence d’autrui ?
Les autorités avaient cherché à alléger la circulation automobile de la traction humaine ou animale des pousse-pousse et charrettes. Il leur faudra anticiper le prochain boum des «tuk-tuk» qui vont-et-viennent déjà à Ambohidratrimo. Il ne leur faudra pas une génération pour combler les dix-huit kilomètres jusqu’à Antananarivo.
La «génération taxibe», on sait ce qu’elle est devenue, avec l’anarchie dans chaque acte du quotidien depuis 25 ans. On peut déjà craindre pour ce qui va advenir de la «génération scooter».