C’est vrai que j’ai la nostalgie de la bonne vieille carte postale. Mais, je dois admettre le côté pratique de Facebook. Dommage pour les bureaux de poste. J’ai plus d’ailleurs la mémoire des lieux que le souvenir de préposés anonymes et peu sympathiques. Je revois encore le tourniquet des cartes postales, je me souviens des plus beaux timbres. J’ai tout oublié par contre des gens aux guichets ou de ceux au-delà de la fente dédiée au courrier.
Le contact humain ? La convivialité était définitivement ailleurs que dans une humanité absente des officines de service public. Regard bureaucratique, air revêche, gestuelle machinale. On a connu des distributeurs automatiques plus engageants : la machine ne faisait pas attendre l’usager (celui-ci ne deviendra client que plusieurs années-marketing plus tard), elle ne papotait pas sans fin, elle ne grignotait pas continuellement des nems graisseux avant de manipuler dangereusement cartes et lettres qui en eussent été maculées…
Ceux qui ont connu les anciens codes sociaux de l’affect et de la convivialité, essaient de les transposer au mieux à ce nouveau support que sont les réseaux sociaux via Internet. Personnaliser son message pour se convaincre, et convaincre, que chaque destinataire n’est certainement pas interchangeable avec un autre. Carte postale à l’ancienne ou moderne Facebook, cet effort dans le geste compte.
La querelle, qui ira d’ailleurs s’estompant avec le temps, oppose encore pour le moment les derniers nostalgiques du papier physique aux amateurs de plus en plus nombreux du post électronique. Atteindre le plus grand nombre, en un minimum de temps, avec la moindre contrainte : Facebook excelle dans ce paradoxe à maximiser la sociabilité minimaliste.