Les adolescents déclarés disparus sont pour la plupart en fugue. Selon le commissaire Serge Andriamanalina, chef du service de la communication du ministère de la Sécurité publique, « 80% des plaintes pour disparition enregistrées au niveau du service central de la protection des mœurs et des mineurs se sont avérées être des fugues ».
Ce fut par exemple le cas en janvier où le service a reçu neuf plaintes. Après enquêtes auprès des voisins et des proches, puis interrogatoire des enfants lorsque ceux-ci sont retrouvés, la police a conclu à des cas de fugue dans 80% des situations, plutôt qu’à d’autres causes.
Âgés de 12 à 17 ans, les fugueurs quittent souvent leur foyer pour fuir une situation déplaisante, tels que des problèmes familiaux ou des mauvais traitements au sein de la famille, ou pour trouver une meilleure situation. Dans ce cas, ils partent alors suivre une personne avec laquelle ils entretiennent une relation amoureuse. « La fugue devient pour ces jeunes un havre de paix », explique Lanto Ratsida, sociologue.
Pour ce sociologue, les adolescents, à cet âge sont « vulnérables ». « Ils sont à la recherche d’un idéal de vie et d’une identité », explique-t-il. La moindre contrariété devient alors source de peur, de peine ou de colère. Ce qui les amène à rechercher des alternatives ailleurs.
Certains parents refusent pourtant de reconnaître que leurs enfants puissent vouloir une meilleure vie que celle qu’ils leur offrent. « Mon enfant est heureux au sein de notre foyer et ne peut pas vouloir fuguer », martèle une mère de famille dont l’enfant a été déclaré disparu. Elle impute la responsabilité de la disparition de sa progéniture à l’établissement scolaire qui ne l’a pas bien surveillée.