Tensions post-électorales dans quelques districts. Comme lors de la présidentielle, des candidats, ainsi que leurs partisans, expriment publiquement leur mécontentement au moment de la collecte et du traitement des résultats des législatives.
Maroantsetra avait été la première ville à descendre dans la rue après le scrutin du 27 Mai. Sous la pluie, des habitants avaient brandi des banderoles de contestation. Mais l’expression d’une contestation, du moins d’une revendication, parfois avec violence, ne s’arrête pas à Maroantsetra. Bealanana, Mahajanga, Bekily, Maevatanana, en passant par Ambositra, Amboasary Atsimo, Morafenobe, voire Ambilobe, sont touchés par le phénomène.
Dans le district de Maroantsetra, une source jointe par téléphone explique que « ces manifestants suspectent des actes de corruption autour de cette élection au niveau leur district. Dans plusieurs bureaux de vote, le nombre des votants a été supérieur au nombre des électeurs inscrits dans la liste électorale », croit-elle savoir.
À Toliara, la situation avait pris une autre tournure. Un bureau de la Section Recensements Matériels de Votes (SRMV) a été incendié. Tous les documents électoraux collectés et traités au niveau du site sont partis en fumée.
La capitale n’est pas épargnée par cette vague de réactions. Les candidats issus de la plateforme autour du Tiako i Madagasikara (TIM), de l’ancien président Marc Ravalomanana, sont montés au créneau pour assurer qu’ils « ne comptent plus se laisser faire », selon Maître Hanitra Razafimanantsoa, candidate au 1e arrondissement. Elle promet le dépôt de plaintes auprès de la Haute cour constitutionnelle (HCC), mais, en attendant, elle interpelle les autorités. L’avocate remonte plus loin en pointant du doigt l’ « utilisation des puissances publiques » matérialisée par les tournées présidentielles aux côtés des candidats de la plateforme des partis au pouvoir « qui impactent sur les résultats ».
Face à ces événements, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) avait lancé un appel au respect des procédures, après avoir rappelé le caractère sensible des sites abritant les SRMV. Les responsables de l’ordre publique au sein du gouvernement se sont également réunis au bureau du Premier ministre vendredi. Christian Ntsay, le chef du gouvernement, a exhorté les candidats afin que ces derniers « respectent la loi ». « Il faut porter les doléances auprès de l’instance compétente (Haute cour constitutionnelle) », lance-t-il avant de prévenir que « les autorités prendront leur responsabilité » pour que « les égos de certains ne troublent pas » le pays.
La CENI dispose jusqu’au 15 Juin pour publier la tendance finale des résultats officieux des législatives, alors que la publication des résultats officiels et l’examen des requêtes incombe exclusivement à la HCC.