Six candidats à la présidentielle de 2018 seulement ont adhéré à la charte de bonne conduite pour une élection apaisée.
Une faible adhésion qui risque d’entacher l’initiative. Plus de la moitié des candidats à la présidentielle du 7 novembre n’ont pas signé la « Charte de bonne conduite et d’intégrité des candidats pour une élection présidentielle apaisée », lancée par plusieurs entités impliquées dans le processus électoral.
Six candidats, sur les 36 attendus, signent le document au cours de la cérémonie qui s’est déroulée dans la salle de conférence du ministère des Affaires étrangères, à Anosy mercredi. Il s’agit, entre autres, de Jean Max Rakotomamonjy, de Razafy Richard Rakotofiringa, de Saraha Rabearisoa, de Mamy Radilofe ou encore de Solo Norbert Andriamorasata.
Au total, moins de 20% des candidats ont joué le jeu. Dix autres candidats n’ont pas encore signé le document. Mais ces derniers, ou du moins leur représentant, à l’image de Hery Rajaonarimampianina, d’Andry Rajoelina ou encore d’Omer Beriziky, ont promis de le faire plus tard.
Quatre prétendants à la magistrature suprême se sont déplacés à Anosy, sans pour autant émarger le document. « On demande aux candidats à signer la charte alors qu’on ne donne aucune sanction aux personnes qui enfreignent déjà ce qui est écrit dedans », fustige Fanirisoa Hernaivo.
Finalement, pour une raison ou une autre, le gros de la troupe, soit plus de la majorité, préfèrent s’abstenir. Treize candidats ont choisi de ne pas répondre à l’appel lancé par les initiateurs de la charte. C’est, entre autres le cas de Benjamin Andriamparany Radavidson, de Tabera Randriamanantsoa, de Serge Jovial Imbeh ou encore de Marc Ravalomanana.
Alphonse Maka, président du Conseil du fampihavanana malagasy (CFM) souligne pourtant l’importance de la charte « pour apporter l’apaisement et crédibiliser les élections présidentielles, afin qu’elles soient acceptées par tous ». Il s’agit d’une demande d’engagement aux candidats pour « œuvrer au bon déroulement de l’ensemble du processus électoral et à rejeter toute initiative visant à perturber ou à le bloquer », selon le principe général émis par les organisateurs du rendez-vous.
Les initiateurs de la charte espèrent encore la confirmation de la promesse tenue à Anosy, voire le basculement d’autres candidats hésitants ou récalcitrants. Ils se donnent jusqu’au 7 octobre pour adhésion des prétendants à la magistrature suprême.
La « Charte de bonne conduite et d’intégrité des candidats pour une élection présidentielle apaisée » est préparée par un Comité paritaire. Il s’agit d’un fruit de la collaboration entre la société civile qui œuvre dans les élections et les organes publics comme le CFM, la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le Bureau indépendant de lutte contre la corruption (Bianco) et le Service de renseignements financiers (SAMIFIN).