L’Amérique d’abord. Et tant pis pour l’Europe. Le Nouveau monde ferme ses portes au Vieux monde.
Parce que ce n’est pas moderne d’être inquiet. Parce que ce n’est pas moderne d’avoir peur. Parce que ce n’est pas moderne d’être égoïste. Comme si ce n’était pas égoïste ce geste apparemment altruiste des gouvernements qui ont mis en place des vols charters pour évacuer leurs ressortissants qui devaient rester à Wuhan. Si un confinement strict avait été respecté, par tout le monde, sans exception, le village planétaire ferait-il aujourd’hui face à une pandémie, comme l’admettait enfin l’OMS (Organisation mondiale de la santé) ce 11 mars 2020 ?
Le 30 janvier 2020, ici-même, je m’interrogeais déjà : «Il s’agit donc désormais d’une urgence de santé publique mondiale. Quelles sont les mesures en conséquence ? Faut-il interdire totalement la circulation internationale ? Mettre en stand-by la mondialisation ? Combien parmi les Américains et les Européens rapatriés, malgré les restrictions de circulation édictées par les autorités sanitaires chinoises, sont également porteurs du virus ? Et la quarantaine de quinze jours qu’on leur impose suffira-t-elle ? Si l’OMS avait décidé plus tôt de la gravité à l’échelle internationale de ce virus, sans doute aurait-il été possible d’empêcher ces exfiltrations de Japonais, d’Américains, d’Européens, d’Australiens, qui auraient dû être traités sur place, au même titre que les Chinois».
Maintenant que les Européens sont interdits d’Amérique, le reste du monde peut fermer l’ensemble des frontières. Ce ne sera plus un réflexe moyenâgeux de contrôler la mondialisation. Ce ne sera plus égoïste de vouloir rester une île.