Antananarivo, 9 Janvier, 17h00 – Un trafic qui prend de l’ampleur. Des carburants frelatés avaient été constatés auprès d’au moins une quarantaine de stations-services l’année dernière. Une situation qui serait surtout favorisée par le bas prix du pétrole lampant qui est utilisé dans ce frelatage. C’est ce qu’a exposé le ministre de l’Energie et des hydrocarbures, Olivier Jean-Baptiste, durant le Conseil des ministres, mercredi.
Ce membre du gouvernement avait soutenu que l’écart important entre le prix du pétrole lampant avec ceux du gasoil ou de l’essence, qui est respectivement de 2 470 ariary et 3 470 ariary, encourage certaines personnes à faire du frelatage. Il s’agit d’un procédé visant à mélanger du gasoil ou de l’essence avec du pétrole lampant afin d’en tirer des bénéfices conséquents, rappelle-t-il dans son exposé.
Plusieurs plaintes des victimes de ces carburants frelatés ont d’ailleurs été reçues, que ce soit au niveau du ministère de l’Energie et des hydrocarbures (MEH) mais également par les responsables de l’Office malgache des hydrocarbures (OMH), indique Olivier Jean-Baptiste. Et les descentes de contrôle qu’ils ont effectuées qui avaient suivi leur leur avait permis de constater des produits hors spécifications auprès d’une quarantaine d’entreprises, selon le ministre.
“Une telle situation nécessite des fois l’arrêt momentané des opérations pour permettre le nettoyage des cuves contenant du carburant frelaté. Et c’est indispensable avant de pouvoir les remplir avec de l’essence ou du gasoil qui suivent les normes”, explique le ministre Olivier Jean-Baptiste.
Le frelatage de carburant aurait par ailleurs contribué également à la hausse de la consommation de pétrole lampant qui est passée de 40 millions de litre en 2023 à 68 millions de litre en 2024. C’est soit une hausse de 26% entre les deux périodes, a-t-il indiqué. Or, “nous, au niveau du ministère et de l’OMH, sommes persuadés qu’une grande partie de cette consommation ne va pas dans ce que devraient être les réels usages du pétrole lampant”, lance-t-il.
Le prix assez bas du pétrole lampant ne constitue donc pas seulement un problème financier pour l’Etat qui doit subventionner ce produit en compensation de l’écart entre son prix à la pompe et la vérité des prix. Il génère également des conséquences néfastes pour les consommateurs, notamment avec ces frelatages de carburant, conclut le ministre Olivier Jean-Baptiste.
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