Pentecôte, lundi de Pentecôte : des milliers de gens se ruent au Parc de Tsimbazaza. Déjà, une première inquiétude : des toilettes aux normes, en nombre suffisant et judicieusement placées, sont-elles à la disposition de tous ces visiteurs, dont certains y passent la journée, pour éviter que la mare du crocodile ne serve d’urinoir ou que quelqu’un n’aille déféquer dans l’enclos des sangliers ?
Autre problème de taille : la musique, ou ce qui en tient lieu, qu’on entend assourdissante jusqu’à la route qui mène à Soanierana, en surplomb du Parc. Ce «Parc Botanique et Zoologique» a d’abord été conçu comme refuge des animaux les plus emblématiques de ce pays, mais malheureusement en voie de disparition, par la faute de l’homme. Ce sont bel et bien les humains qui se rendent chez les animaux de ce zoo, et comme tout visiteur bien élevé, ces visiteurs humains devraient montrer plus d’égards envers ces animaux qui leur offrent l’hospitalité.
Un zoo est destiné à offrir à ces animaux en captivité les conditions propices à leur éthologie naturelle. Que je sache, aucune forêt, aucun habitat animal, ne comporte cet instrument finalement barbare qu’est un haut-parleur. La reproduction ex situ constitue également le principal but du «Département Faune» : le traumatisme de ce vacarme est propre à stériliser à jamais n’importe quelle espèce.
Je songe à tous ces enfants que leurs parents ont eu la bonne idée de conduire au zoo. Pourtant, quelle éducation à respecter les animaux leur offre-t-on avec le spectacle lamentable d’une humanité vuvuzélienne aux portes d’animaux qui n’en peuvent mais…
Pas étonnant que les mêmes gamins martyrisent gratuitement des chiens dans la rue. Et qu’adultes, certains passent leurs nerfs sur les zébus qu’ils conduisent à l’abattoir. Dire que, peut-être, l’éducation future du Malgache passera par un meilleur comportement déjà au zoo.